Compagnon de route des Nouveaux Réalistes et de Fluxus, Mark Brusse a, dès ses débuts, réalisé des assemblages d’objets hétéroclites n’ayant aucun lien objectif qui, détournés de leur fonction originelle, trouvent un nouveau sens.

S’il a quitté sa Hollande natale en 1960 pour s’installer à Paris et en faire son port d’attache, il a gardé de ses origines le goût des voyages, l’envie de découvrir d’autres cultures, de rencontrer et de travailler avec des hommes au savoir-faire différent. Que ce soit en Indonésie ou à La Réunion, à Tokyo, à Tokoname, à Quito, à Séoul ou à Cotonou, il séjourne suffisamment longtemps pour collaborer avec des artisans locaux et s’imprégner de leurs techniques et de leurs coutumes pour peindre ou fabriquer des œuvres, ici en céramique ou en bois, là en pierre ou en bronze.

Qu’ils soient sur toile ou tridimensionnels, les assemblages -rébus de Mark Brusse nous entrainent invariablement dans le monde insolite de ses rêves, rêves éveillés nous assure-t- il, qu’il transcrit soigneusement.

Dans ces déroutants territoires oniriques qu’il nous révèle, les échelles sont dressées vers des grappes de fruits qu’un lapin veut atteindre, les nuages de leurs regards pénétrants mais bienveillants nous observent tandis que les mains se tendent vers un ciel animé par de multiples lunes. Ici le rêve n’est jamais cauchemar, il n’est que tendresse et sourire. Comme le dit Pierre Restany « Mark Brusse voit le monde du dehors avec le regard du dedans »